LA COMMUNE ORIGINE AUX DEUX ARTS.
Au Puy l'on voit très clairement, dès1578,les mêmes négociants s'intituler indifféremment
passementiers , brodeurs ou tissotiers de soye. plus tard ,vers 1610,ils se scinderons en
deux branches : les brodeurs ou passementiers , qui continuerons le métier primitif ,
et les dentelliers, spécialisés dans une branche à laquelle l'inappréciable bon marché du
carreau à dentelle donnera en Velay une magnifique expansion.
Le nom des derniers s'explique par lui même; le double vocable des premiers leur vient
du passement et de la broderie qu'ils exécutent, en fils d'or, d'argent ou de soie.
Le passement , qui donne tout d'abord aux industriels de la soie leur qualification
professionnelle, (passementiers,) est resté également dans l'industrie dentellière,
affirmant ainsi, une fois de plus, la commune origine des deux arts.
La broderie , dont le vocable vient du mot celte "brozd", désignant une pointe, a ,elle
aussi, donné d'abord son nom aux artisans de la soie, "brodeurs" et aux produits de l'industrie
dentellière "pointes".
Le commerce de la soie apparaît au Puy dès 1560 ,mais son existence est de courte durée;
il fait bientôt place à l'industrie dentellière, qui, depuis trois siècles, y est encore florissante.
Ce fut en 1633 que disparut momentanément du Puy le commerce de la soie, pour n'y
réapparaître que beaucoup plus tard.
Une déclaration du Roi venait de faire "défense de porter aucunes découpures, broderies
de fil, soye, capiton, or ou argent, passement, dentelles, poincts coupéz, entretoiles et
autre enrichissement manufacturéz tant de dans que dehors le Royaume,-et à tous marchands
lingers de trafiquer desdits ouvrages." Enregistrée en 1633,aussitot appliquée.
Si St Francois Régis, se faisant l'avocat du peuple Vellave, parvint à sauver la dentelle en
obtenant du Roi le retrait de sa prohibition,l 'industrie de la soie Ponote (le Puy) ne se
releva pas de ce coup terrible. Désormais tous les commerçants de dentelle et de soie
se spécialisèrent uniquement dans l'industrie dentellière.
( En observant ces dentelles, de beaux excercises en prévision....!!!
et des mises en carte à faire..!!!)
Qu'en dites vous?
Ce ne fut qu'au 18ème siècle que la soie revint en honneur au Puy , timidement d'abord,
de 1700 à 1740 ; avec plus d' ampleur dès 1750.
Ce fut seulement au 16ème siècle que la dentelle naquit en Velay et qu'il exista au Puy
des marchands de pointes,- (las poïntas), en langue Vellave, - (los puntas), en Espagne
où la dentelle du puy eut son principale débouché. Ce mot, du reste, est la meilleure
preuve de la date de l'industrie: C'est au 16ème que la dentelle fut un tissu à longues
dents pontues, en forme de triangle très allongé, dessinant une série de pointes autour des
collerettes, fraises, des robes et des aubes. (Essentiellement des passements d'or et d'argent)
Ce fut grâce à Thomas-Antoine que Louis XIV affranchit les dentelles du puy des onéreux
droits d'octroi qui leur étaient appliqués jusque là.
Un inventaire de 1750 nous fait connaître des dentelles," La Laussonne, La Monistrolle,
La Brives, La Chaumeline, La Fay, La Langeacque," portant le nom du terroir qui les fabriquaient.
La maison (Oulion-Robert), forma le premier des Falcon.
Ont succédé, depuis, les Achard, Fontanille, Farigoules, Oudin, Ferry, Bérard Blanc,
ces derniers créateurs de la Prévoyante dentellière, de la Chambre Syndicale
et de la Dentelle au foyer. Enfin, la précieuse collaboration artistique de M Chaleyé,
en ouvrant des horizons nouveaux à la fabrique Ponote, vint lui assurer une vigueur
nouvelle et un lustre sans précédent.
Extrait du livre : "Les origines de l'industrie de la Dentelle et de la Soie en Forez et en Velay"
A.BOUDON-LASHERMES
Planches de dentelles issues du fascicule LA FOREZIENNE de la fabrique de Usson en Forez
Nous attendons de plus amples renseignements sur cette fabrique.
Bonne soirée.